Suroyo T.V. utilise les termes: "Othuroyo/Suryoyo/Kaldoyo" ou "Kaldoyo/Suryoyo/Othuroyo" ou "Suroyo" ou parfois "Assyro-Chaldéen", quant au terme ARAMEEN, il est quasi proscrit ou mentionné parfois très timidement juste pour contenter ses partisants.
Voyez cet article:
Courrier International
hebdo n° 747 - 24 févr. 2005
Multimédia
TÉLÉVISION • Suroyo TV : les Assyro-Chaldéens parlent aux
Assyro-Chaldéens
Une chaîne en araméen diffuse depuis la Suède. Avec peu de moyens,
ses promoteurs veulent créer un lien entre les membres dispersés d’un
des peuples chrétiens du Moyen-Orient.
Tout d’abord, le peuple assyrochaldéen
a eu une équipe
“nationale” de football. Puis il a
obtenu une chaîne de télévision à
horaires réguliers, émise et produite
depuis Södertälje, au sud-ouest de
Stockholm. La chaîne émet dans 82
pays, dans une langue longtemps
interdite dans plusieurs régions du
globe. Suroyo TV est la première
chaîne au monde à diffuser des
programmes en araméen pour les
Assyro-Chaldéens.
Implantée dans une zone
industrielle un peu lugubre, Suroyo
TV émet depuis le 5 juillet 2004 –
de 7 heures à 9 heures, du lundi au vendredi, et de 7 heures à 11 heures
le week-end. Au fond d’une pièce, un téléviseur est allumé, avec à
l’antenne un programme culturel consacré au Père Noël. Jakob Mirza,
dont le premier métier est d’enseigner sa langue maternelle, exprime une
certaine lassitude lorsqu’il raconte que le peuple assyro-chaldéen ne
reçoit pas le soutien dont il a besoin. Que son niveau d’éducation est trop
bas et qu’il a besoin qu’on lui remonte le moral. “Nous essayons de
montrer des exemples d’Assyro-Chaldéens qui ont réussi dans leur pays
d’adoption : comme [en Suède] le réalisateur Josef Fares [à qui l’on
doit notamment Jalla Jalla et Cops] ou le ministre délégué à l’école
primaire et secondaire Ibrahim Baylan”, explique-t-il. Les
téléspectateurs des différents pays critiquent l’adoption d’un point de vue
un peu trop suédois, ajoute-t-il, mais c’est un problème de moyens. Les
rédactions sont en train de monter un réseau de correspondants.
Logo le la chaîne
Suroyo TV
La Fédération des Assyriens de Suède soutient les efforts de la chaîne.
“Il est très important pour notre peuple de recevoir des émissions dans
sa langue”, estime son président, Simon Barmano. “En particulier pour
les enfants et les personnes âgées.” Ils sont en effet nombreux à n’avoir
jamais eu l’opportunité d’apprendre à lire et à écrire l’araméen et sont
seulement capables de le parler. L’association des jeunes diplômés
assyro-syriaques de Suède, la SAAIS, est elle aussi favorable au concept.
“Nous sommes heureux de voir que la chaîne met nettement l’accent sur
l’éducation populaire”, commente Jacob Elias, président de
l’association.
Mais pourquoi lancent-ils leur propre chaîne justement aujourd’hui ? Et
pourquoi ici, à Södertälje ? “Tout ça ne s’est pas fait d’un coup de
baguette magique. Nous avons travaillé sur le projet pendant quatre ans,
explique Jakob Mirza. Si l’on a décidé de monter la chaîne en Suède,
c’est que les lois y sont moins contraignantes qu’ailleurs, que la
démocratie y fonctionne bien et que la communauté assyro-chaldéenne y
est importante.” Les bons résultats de l’Assyriska, un club de foot
composé de joueurs assyriens qui est actuellement en première division
suédoise, les ont également aidés. Avec l’aide de sponsors et de SVT 24
[chaîne publique suédoise d’information continue], Suroyo TV a pu
diffuser les matchs de l’équipe que beaucoup considèrent comme
l’équipe nationale des Assyro-Chaldéens. “Nous recevons des appels
téléphoniques de toute l’Europe, d’Irak, de Turquie, de Syrie, de
Géorgie, du Liban”, s’enthousiasme Martin Rhawi, directeur de
l’information. Mais, en réalité, il soupçonne que davantage de gens
encore ont accès à la chaîne. En effet, Sampson, l’un des milieux de
terrain de l’Assyriska, lui a récemment rapporté qu’un de ses amis vivant
au Ghana l’avait appelé en lui disant qu’il avait vu le dernier match. Lors
de notre passage dans ses locaux, Suroyo TV retransmet un débat en
direct sur l’entrée de la Turquie dans l’Union européenne. L’évêque
orthodoxe Saliba Özmen est en ligne depuis Mardin, en Turquie. “Nos
débats politiques traitent en premier lieu de la politique européenne, de
la guerre en Irak et d’autres questions qui concernent notre peuple,
explique Martin Rhawi. Si nous voulons oeuvrer pour l’intégration, nous
devons suivre et refléter l’évolution des pays dans lesquels vit notre
peuple.” [Notamment la Syrie, l’Irak, le Liban, sans compter la diaspora,
présente dans le monde entier.]
Au Moyen-Orient, leur existence est niée
Les effectifs de la chaîne comptent entre 18 et 20 bénévoles venus de
différents pays européens. Certains d’entre eux disposent d’une
expérience des programmes assyro-chaldéens, acquise aux Pays-Bas
chez Bahro Production, une société néerlandaise qui produit aujourd’hui
des programmes pour Suroyo TV. Maria Hirmiz, une Suissesse de 21
ans, présente une fois par mois un magazine féminin. Elle a travaillé
comme présentatrice dans des émissions néerlandaises, mais son
véritable métier est chez les siens, dans l’entreprise familiale de Lugano,
qui gère des restaurants et des cafés. Son émission parle des femmes, des
battantes qui parviennent à conjuguer famille et vie professionnelle, et
aborde des questions comme le cancer du sein et l’action sociale en
faveur de l’enfance. “En règle générale, la femme n’est pas considérée
comme l’égale de l’homme au Moyen-Orient.